Communication sur les comptes et le rapport d’activité 2022

Compte de l'exercice 2022

L’année 2022 a marqué un retournement de la politique monétaire et en conséquence, pour la première fois depuis de nombreuses années, une réduction de la taille du bilan de la Banque de France de plus de 7%, de 2037 Mds€ à 1884Mds€. Des mesures de normalisation de la politique monétaire incluant les nouvelles possibilités de remboursement anticipé des opérations ciblées de refinancement à très long terme (TLTRO III) ont été prises à compter de novembre. Par ailleurs, les programmes d’achat ont cessé mi 2022 de contribuer à l’augmentation de la taille du bilan, avec la limitation au seul réinvestissement des tombées au sein des programmes d’achat.

Malgré cette réduction de la taille du bilan, les revenus monétaires ont continué de croître en 2022, à 4,2 Mds€. C’est le solde net de deux effets de sens contraire : une hausse –favorable- des revenus des titres issus des programmes d’achat (APP et PEPP) ; à l’inverse, une charge accrue de rémunération de l’excédent de liquidité des banques du fait de la remontée des taux directeurs, qui n’a cependant joué qu’en deuxième moitié d’année.

Par ailleurs, les revenus non monétaires (actifs détenus pour compte propre) ont reculé du fait, notamment, de la charge de rémunération du compte du Trésor. Dans cet ensemble, les revenus sur actifs détenus pour compte propre ont cependant progressé. C’est notamment le cas pour les avoirs nets en devises (+0,55 Md€) en lien avec la hausse des taux de rendement des avoirs en dollar américain et l’appréciation de cette devise par rapport à l’euro en 2022.

Les dépenses nettes des activités ont été très bien maîtrisées en 2022, malgré l’inflation, avec un recul de 21 M€ à 836M€, soit -2.5 % par rapport à 2021.

Après couverture des charges d’exploitation, le résultat net après impôt s’élève à 4 412 M€. Au regard des diminutions à venir pour quelques années de ses revenus monétaires, du fait de la remontée des taux d’intérêt, la Banque a poursuivi en 2022 le renforcement de son fonds pour risques généraux. Il a ainsi été doté à hauteur de 4 412 M€ pour le porter à 16,4 Mds€ (après des dotations de 1,15 et 2,8 Mds € en 2020 et 2021). Les réserves de la Banque de France devraient lui permettre de maintenir des résultats à l’équilibre au cours des prochaines années, sans solliciter de recapitalisation auprès de l’État actionnaire.

La transformation de la Banque de France

D’importants gains de productivité réalisés depuis 2015 

Depuis le plan stratégique d’entreprise « Ambitions 2020 » initié en 2016, la bonne gestion de ses moyens a permis à la Banque de France de réduire ses dépenses nettes d’activité1 de 20 % sur la période 2015-2022, soit environ - 3,5% par an en volume, et ses effectifs de 25 % (-3 093 équivalents temps plein). Elle a parallèlement amplifié les services qu’elle rend à la collectivité nationale.

De nouveaux services rendus à la collectivité

La Banque de France a fait de l’ensemble de ses travaux en faveur du climat une priorité. Elle fait partie des membres fondateurs du NGFS (Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier) et a lancé en 2021 le « Centre sur le Changement Climatique ». Elle adapte la politique monétaire aux risques climatiques et accentue la prise en compte de ce risque par le secteur financier (stress tests climatiques, Commission Climat et Finance Durable de l’ACPR). Enfin, un indicateur climat à destination des entreprises est en cours de construction.

Elle renforce également son action en faveur du tissu économique. 

En 2016, la Banque de France a été désignée opérateur de la stratégie nationale d’éducation financière du public (EDUCFI). En 2022, cette mission connait une forte progression avec plus de 113 000 bénéficiaires d’actions EDUCFI. 

Depuis 2016 également, les correspondants TPE-PME de la Banque de France sont présents dans chaque département pour accompagner les entrepreneurs durant toutes les étapes de vie de leur entreprise.

Enfin la médiation du crédit est adossée à la Banque de France depuis 2018 (21 299 dossiers éligibles).

Une stratégie autour de nos « 4A »

En 2022, la Banque de France a actualisé son plan stratégique « Construire Ensemble 2024 ». Deux nouvelles actions ont été ajoutées pour intégrer le défi de l’inflation et, en interne, renforcer le collectif de travail dans le contexte de développement du télétravail.

Le plan stratégique « Construire Ensemble 2024 » apporte désormais quatre réponses fortes aux défis actualisés, (inflation, stabilité financière, climatiques, technologiques, sociaux et territoriaux, et d’attractivité RH), incarnées par des verbes d’action : ancrer, anticiper, accompagner et attirer.

• Ancrer

La Banque de France renforce son action pour la stabilité des prix en fixant un objectif de retour à une inflation vers 2% d’ici fin 2024 à fin 2025. Elle réaffirme son rôle précurseur dans la transition climatique et garantit la stabilité du système financier.

• Anticiper

La Banque de France se donne les moyens d’anticiper les évolutions rapides de son environnement en investissant dans la technologie et les données. Elle se prépare aussi aux innovations financières, en particulier l’euro numérique, et y participe activement. 

• Accompagner

La Banque de France renforce son rôle en matière d’inclusion financière auprès des publics les plus fragiles, en déployant une offre complète de services grâce à son réseau (via par exemple la mise en service du numéro d’appel unique 34 14). Elle aide aussi les entrepreneurs à faire face aux crises en élargissant la palette des services proposés et en facilitant leurs échanges avec la Banque de France.

• Attirer

La Banque de France mène une stratégie RH pour reconnaitre, faire progresser et fidéliser ses collaborateurs. Elle reste attractive et rénove ses modes de recrutement. En 2022, elle a recruté 513 agents et généralisé le télétravail.