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Avec la finance solidaire et la finance verte, la finance responsable est une composante de la finance durable. Elle recouvre l’ensemble des initiatives et réglementations visant à favoriser le financement de projets ou d’investissements dits socialement responsables (ISR). Elle repose sur une épargne investie sur des projets qui concilient performances financières, sociales et environnementales. Avec cette fiche en 2 pages et 2 infographies, découvrez l’essentiel sur la finance responsable, les raisons de son développement, les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et les données extra-financières qui permettent de noter les entreprises et les produits financiers, ainsi que sur le label français ISR.
La finance responsable recouvre l’ensemble des initiatives et réglementations visant à favoriser le financement de projets ou d’investissements dits socialement responsables (ISR). La finance responsable est une composante de la finance durable.
La finance responsable repose sur une épargne investie sur des projets qui concilient performances financières, sociales et environnementales.
Pourquoi en parle-t-on ?
La finance responsable n’est pas un phénomène nouveau. Elle se développe depuis plusieurs décennies.
D’une part, la crise de 2008 a mis en lumière l’existence de pratiques financières complexes, parfois opaques, pouvant se caractériser par des prises de risques excessifs et des impératifs de rentabilité à court terme. En réaction, s’est développée la volonté de donner du sens à la finance et de la rendre plus transparente.
D’autre part, l’intérêt des ménages et des investisseurs pour les sujets sociétaux et environnementaux est en forte augmentation depuis plusieurs années. Leurs choix d’investissement semblent dictés moins par les enjeux exclusivement financiers et plus par des éléments extra-financiers comme le respect de l’environnement, le bien-être des salariés ou la bonne gouvernance des entreprises (c’est-à-dire la manière dont les entreprises sont contrôlées et dirigées).
Enfin, on entend également davantage parler de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Tout en conservant leur objectif de rentabilité, de plus en plus d’entreprises prennent davantage en compte les effets de leurs activités sur l’environnement et la société afin d’affirmer leur rôle citoyen.
Comment cela fonctionne ?
La finance responsable ambitionne de favoriser des investissements financiers qui prennent en compte les critères dits « ESG » :
- des critères environnementaux (E) : réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises, préservation de la biodiversité, prévention des risques environnementaux…
- des critères sociaux (S) : conditions de travail, emploi des personnes en situation de handicap, impact sociétal des biens et services produits…
- des critères de gouvernance (G) : transparence de la rémunération des dirigeants, lutte contre la corruption, promotion de la parité et féminisation des conseils d’administration…
Les stratégies d’investissement responsable appliquées à un portefeuille financier (c’est-à-dire un ensemble d’actifs financiers détenus par un investisseur) peuvent revêtir plusieurs formes :
- des politiques d’exclusion : les entreprises de certains secteurs d’activité (par exemple, énergies fossiles, armes controversées, tabac) sont exclues du portefeuille lorsque le secteur concerné représente un pourcentage du chiffre d’affaires supérieur à un certain seuil d’exclusion.
- des indicateurs extra-financiers, tels que :
- l’empreinte carbone, qui correspond aux émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise ou d’un portefeuille financier ;
- la trajectoire de température d’une entreprise ou d’un portefeuille, c’est-à-dire le rythme de réduction de ses émissions, ce qui permet de vérifier que ce rythme est suffisant pour limiter le réchauffement climatique ;
- l’exposition des entreprises aux risques climatiques (sécheresses, inondations, …) ;
- des stratégies d’investissement thématiques : l’investissement cible directement des projets ou secteurs durables (par exemple, les infrastructures d’énergies renouvelables) ou des entreprises jeunes présentant un impact positif sur l’environnement ;
- un dialogue avec les entreprises (on parle de politique d’engagement) afin de les inciter à améliorer leurs pratiques, soit en échangeant directement avec elles, soit par le vote en assemblées générales (AG)
Les investisseurs prennent aujourd’hui davantage en compte les critères ESG en amont de leurs décisions d’investissement. Selon sa notation ESG, une entreprise est donc susceptible de plus ou moins intéresser les investisseurs (banques, assurances, sociétés de gestion d’actifs, entreprises et ménages).
Les labels et la fiabilité des investissements ESG
Toutes choses égales par ailleurs, les entreprises qui présentent la meilleure notation ESG ou les meilleurs indicateurs climatiques financeront plus facilement leurs investissements et leur développement économique car elles seront davantage prisées par les investisseurs et épargnants à la recherche de profils ESG favorables.
L’évaluation des critères ESG est donc un élément décisif. Mais elle repose sur des données extra- financières qui, bien souvent, sont difficilement chiffrables ou pas toujours accessibles pour le grand public. Leur pertinence et leur véracité doivent être vérifiées, d’autant que certaines entreprises ou fonds pourraient être tentés de donner une image trompeuse : en matière d’environnement, on parle de « greenwashing » que l’on traduit en français par éco-blanchiment.
Des labels visent par conséquent à garantir la qualité des fonds d’investissement socialement responsables. Leur fonctionnement est assuré par des organismes de certification qui réalisent des audits des fonds candidats. Certains labels ont été créés par l’État français, dont le label Greenfin (transition écologique), le label Finansol (finance solidaire) et le label ISR (investissement socialement responsable). Ce dernier est le plus important en France en termes de nombre de fonds d’investissement labellisés et d’encours (c’est-à-dire de montant d’argent géré). Les critères ESG du label ISR ont été renforcés début 2024 et excluent désormais les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon).
La réglementation applicable
Par ailleurs, la réglementation a récemment été approfondie pour améliorer la transparence des investisseurs ainsi que des gestionnaires de fonds d’investissement responsable.
Au niveau français, la loi « Énergie Climat » de 2019 impose aux acteurs financiers de rendre public l’impact de leurs portefeuilles financiers sur le changement climatique et la biodiversité. La Banque de France, par exemple, se soumet à cette exigence en publiant un rapport annuel de durabilité.
Au niveau européen, le règlement « SFDR » de 2019 renforce également les obligations de transparence des fonds d’investissement responsable afin de permettre aux investisseurs de les comparer plus facilement. Il distingue trois catégories de fonds : les fonds dits « Article 6 », qui n'ont pas d'objectifs de durabilité, les fonds dits « Article 8 » qui prennent en compte des critères ESG et les fonds dits « Article 9 » qui présentent un objectif affirmé d'investissement durable.
Plus récemment, la directive européenne « CSRD », entrée en vigueur en 2024, harmonise et étend les obligations de publication d’informations extra-financières en matière ESG pour les entreprises et les institutions financières (banques, assurances, sociétés de gestion d’actifs), afin de permettre aux investisseurs d’identifier plus facilement les entreprises vertueuses.
La Banque de France et l’investissement
responsable
Depuis 2018, la Banque de France applique une stratégie d’investissement responsable sur les portefeuilles financiers dont elle a la pleine et entière responsabilité. Cette stratégie s’articule autour de trois axes :
- contribuer au financement de la transition climatique, par exemple en investissant dans des entreprises réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et dans des fonds thématiques dédiés à la transition climatique ;
- intégrer des critères ESG, en excluant des investissements les entreprises les moins bien notées;
- être un investisseur engagé, au travers de la politique de vote en assemblées générales (AG).
Pour aller plus loin
- La finance durable, vidéo ABC de l’économie, Banque de France
- La finance solidaire, ABC de l’économie, Banque de France
- Le label ISR, Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance
- Les acteurs de l’investissement socialement responsable (ISR), La finance pour tous
- Rapport durabilité 2023 – L’action durable de la Banque de France et de l’ACPR, Banque de France, 2024
Quelques chiffres
840
Montant (en milliards d’euros) de l’encours détenu par 1285 fonds labellisés ISR en France à fin 2024
50 %
Proportion des fonds durables distribués aux épargnants français qui sont labellisés ISR
1ère
Fin 2024, le label ISR occupe la 1ère place en Europe en nombre de fonds labellisés et en termes d’encours
Source : Novethic
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Mise à jour le 31 Mars 2025