Mais pourquoi et comment la finance peut-elle favoriser la création d’un monde plus durable pour tous ? Parce que le secteur financier joue un rôle important dans le financement de l’économie. En effet, les circuits financiers permettent de collecter les capitaux disponibles détenus par les agents économiques ayant une capacité de financement (généralement l’épargne des ménages) pour les mettre à disposition des agents ayant un besoin de financement (voir l’infographie). Les différents acteurs financiers peuvent donc activement participer à une meilleure orientation des capitaux disponibles vers le financement d’investissements ayant un impact positif pour la société à moyen et long terme.
La finance solidaire recouvre l’ensemble des initiatives et réglementations visant à faciliter le financement de projets destinés à lutter contre l’exclusion et à améliorer la cohésion sociale. La finance solidaire repose sur une épargne placée par les épargnants sur des produits financiers solidaires. Cette épargne collectée est ensuite orientée vers des porteurs de projets développant des activités à forte utilité sociale. La rentabilité financière n’est pas la priorité de l’épargnant. L’objectif recherché est par exemple de favoriser la réinsertion, la solidarité internationale, de lutter contre le chômage, contre le mal logement. Un investisseur (entreprise ou particulier) peut également décider d’investir directement sous forme d’actions dans le capital d’entreprises solidaires. Enfin, des prêts peuvent également être attribués aux particuliers sous forme de microcrédits ou de prêts solidaires. On parle alors de financements solidaires.
La finance responsable, parfois appelée finance socialement responsable, recouvre l’ensemble des initiatives et réglementations visant à favoriser des investissements dits socialement responsables (ISR).La définition du caractère socialement responsable se fait selon une grille de critères ESG : environnementaux (E), sociaux (S) et de gouvernance (G). La finance socialement responsable repose donc sur une épargne investie sur des projets qui concilient conjointement, d’une part, la performance financière, d’autre part, le respect de l’environnement (E), la considération et le bien-être des salariés (S : dialogue social, formation des salariés, emploi de personnes en situation de handicap, prévention des risques, conformité réglementaire, etc.), enfin les bonnes pratiques de gouvernance (G : transparence de la rémunération des dirigeants, lutte contre la corruption, féminisation des conseils d’administration, etc.).
Les stratégies d’investissements responsables peuvent revêtir plusieurs formes :
- des stratégies d’exclusion : certaines entreprises sont exclues, partiellement ou totalement, en raison de la nature de leur activité (par exemple : énergies fossiles, armes controversées, tabac) ;
- le suivi d’indicateurs extra-financiers, tels que l’empreinte carbone ou la trajectoire de température d’une entreprise ou d’un portefeuille, ou encore l’exposition des entreprises aux risques climatiques (sécheresses, inondations, …) ;
- des stratégies thématiques : l’investissement est privilégié dans des secteurs particuliers comme les énergies renouvelables, la captation du carbone ;
- un dialogue direct avec les entreprises afin de les informer de leur score ESG et les inciter à améliorer leurs pratiques.
Enfin, la finance verte recouvre les initiatives et réglementations qui visent à faciliter les investissements avec impact positif sur l’environnement (milieux, écosystèmes) en favorisant la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’agit de pratiques financières ayant une thématique plus ciblée car concentrées exclusivement sur le pilier environnemental.
Il existe plusieurs formes d’épargne dite solidaire, responsable et verte, parmi lesquelles :
- Les produits d’épargne et placements proposés par les banques, assurances et autres intermédiaires :
– comptes et livrets d’épargne spécifiques à la finance solidaire,
– assurances-vie, actions, obligations ou parts dans des organismes de placements collectifs (FCP ou SICAV) proposés sous forme de produits financiers solidaires ou responsables ou verts.
- Des fonds d’épargne salariale : Plan d’Épargne Entreprise (PEE) et Plan d’Épargne Retraite (PER) proposés par certaines entreprises au titre du versement de la participation et de l’intéressement.
Quelques chiffres