ABC de l’économie

La crise de 2008

Mise en ligne le 10 Octobre 2023
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La crise financière et économique de 2008 a marqué l’histoire contemporaine, de par son ampleur, sa propagation à l’échelle mondiale et ses effets. Cette vidéo animée de 3 minutes, accompagnée d’une fiche pédagogique en 3 pages et 2 infographies, revient sur le contexte, les causes et le déroulé de cette crise partie des États-Unis, sur sa propagation à travers le monde et sur les réponses apportées pour y faire face (politiques monétaires, politiques budgétaires, réformes structurelles, coopération internationale). Après lecture et visionnage des ressources, testez-vos connaissances avec un quiz de 5 questions sur le sujet. Retrouvez en complément le texte de la vidéo et sa carte mentale.

Comprendre la crise économique de 2008

Comprendre la crise économique de 2008

La crise de 2008 a marqué l’économie mondiale par son ampleur et sa propagation rapide. Elle s’est déroulée en trois étapes successives : une crise du crédit immobilier américain (été 2007), devenue crise financière (2007‑2008) puis crise économique mondiale.

La crise éclate dans une période d’euphorie caractérisée par une forte croissance économique, la déréglementation du système financier, le renforcement des échanges internationaux et une politique de taux d’intérêt bas menée de 2001 à 2004 par la banque centrale des États‑Unis (la FED) pour contrer la crise de 2001 due à l’explosion de la bulle Internet. Dans ce contexte, les banques américaines (et des sociétés financières non bancaires américaines faiblement régulées) octroient de nombreux crédits immobiliers, souvent à taux variables, aux ménages à faibles revenus. Ces crédits sont appelés « subprimes », car ils présentaient un risque élevé de non‑remboursement. Dans la pratique, ces crédits immobiliers étaient garantis par le bien immobilier acheté. On parle de crédit hypothécaire. Les ménages étaient incités à parier sur une revente à terme de leurs actifs immobiliers pour rembourser les crédits souscrits. Une fois les crédits octroyés, les banques (et les sociétés financières non bancaires) se séparaient facilement de ces crédits en les transformant en titres, vendus à des investisseurs sur les marchés financiers : c’est la titrisation.

Cependant, la FED, confrontée aux tensions liées à la forte croissance (hausse des prix, risque de bulles spéculatives), décide d’augmenter son taux d’intérêt directeur, qui passe de 1  à 5 % entre 2004 et 2006. Cette augmentation se répercute mécaniquement sur les taux d’intérêt variables des crédits subprimes. Les mensualités de crédit progressent fortement, au point que les ménages se trouvent dans l’impossibilité d’y faire face. Plusieurs millions de ménages américains se retrouvent en défaut de paiement et doivent renoncer à leur bien immobilier, qui est souvent leur domicile.

La mise en vente des nombreux logements saisis par les banques et sociétés financières contribue à la chute des prix de l’immobilier. Les investisseurs financiers détenteurs des titres associés aux crédits subprimes connaissent d’importantes pertes. La crise immobilière devient une crise financière. Les agences de notation dégradent les notes qu’elles accordent aux acteurs financiers et aux obligations adossées aux crédits hypothécaires subprimes. Certains établissements, notamment Lehman Brothers, font faillite. Le risque systémique se matérialise par le jeu des interdépendances entre acteurs, secteurs et économies ; un effet de contagion (effet dominos) menace la stabilité du système financier mondial.

La méfiance s’installe entre les banques, paralysant le marché interbancaire. Dans l’incertitude, elles refusent de se prêter de l’argent et la moindre rumeur entraine des flux de retraits significatifs de la part de nombreux investisseurs. Fragilisées, elles accordent aussi moins de crédits aux ménages et entreprises : c’est le rationnement du crédit (credit crunch). La crise financière se propage à l’économie. La consommation et l’investissement diminuent, provoquant une chute du PIB, une explosion du chômage et une baisse des prix, donc un risque de déflation. En outre, l’état des finances publiques se dégrade et la dette publique augmente fortement.

Entre 2007 et 2010, aux États‑Unis, le chômage est passé de 4,6 à 9,6 % de la population active et la dette publique de 86,4 à 125,8 % du PIB ; en zone euro, le chômage est passé de 7,5 à 10,2 % et la dette publique de 75,9 à 101 %.

Quelques chiffres

Sources : OMC, Bloomberg, OCDE, G20.

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