ABC de l’économie

La crise des dettes souveraines de la zone euro (2010-2012)

Mise en ligne le 6 Novembre 2023
ABC logo

La crise des dettes souveraines (ou dettes publiques) est une crise qui a secoué la zone euro de 2010 à 2012. La crise a d’abord concerné la dette publique grecque avant de se propager à la dette publique de l’Irlande (2010), du Portugal (2011), de Chypre, de l’Italie puis de l’Espagne (tous les trois en 2012), sur fond de craintes des investisseurs face à la dégradation des finances publiques de ces pays. Découvrez dans cette fiche au format 3 pages et 2 infographies et grâce à cette vidéo de 3 minutes les différents facteurs ayant contribué à la crise ainsi que les conséquences de cette crise pour les États, les entreprises, les ménages et plusieurs banques. Approfondissez également les mesures mises en place par les gouvernements et les banques centrales pour contrer cette crise et éviter de nouvelles contagions. Enfin, testez vos connaissances avec un quiz de 5 questions.

La crise des dettes souveraines de la zone euro (2010-2012)

La crise des dettes souveraines de la zone euro (2010-2012)

La crise des dettes souveraines (ou dettes publiques) est une crise qui a secoué la zone euro de 2010 à 2012. La crise a d’abord concerné la dette publique grecque avant de se propager à la dette publique de  l’Irlande (2010), du Portugal (2011), de Chypre, de l’Italie puis de l’Espagne (tous les trois en 2012), sur fond de craintes des investisseurs face à la dégradation des finances publiques de ces pays.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette crise :

  • Le ralentissement structurel de la croissance économique depuis les années 1970. Moins de croissance signifie moins de recettes pour les États. Parallèlement, les dépenses publiques ont augmenté, occasionnant des déficits publics dans l’ensemble des économies avancées;
     
  • Le second facteur est directement lié à la création de la zone euro en 1999 : des flux de capitaux importants ont bénéficié durant une décennie à plusieurs pays dits périphériques (notamment méditerranéens), alimentant un endettement excessif tant public que privé;
     
  • La crise financière de 2008, devenue crise économique mondiale. La baisse des recettes des États, les mesures de soutien à l’économie ainsi que les plans de sauvetage de plusieurs banques ont creusé le déficit public des pays.

Face à la détérioration de la situation des finances publiques et à la dégradation de certaines notes d’États en Europe par les agences de notation, les investisseurs (appelés créanciers ou prêteurs) se sont montrés plus méfiants, doutant de la capacité de certains États à rembourser leur dette. Ils ont donc exigé un plus fort taux d’intérêt en guise de rémunération (voir Comprendre). La crise des dettes souveraines s’est ainsi traduite par une forte hausse des taux d’intérêt des emprunts publics des pays dont le niveau de dette était perçu comme alarmant. Ces inquiétudes ont pu être exacerbées par la crainte de voir les États incapables de sauver certaines banques en quasi faillite (c’est la première étape de la boucle risque bancaire – risque souverain). 

Plusieurs acteurs économiques ont souffert de cette forte et rapide hausse des taux d’intérêt :

  • Les États affectés par la crise ont vu leurs déficits publics s’aggraver car les intérêts payés sur la dette publique ont fortement progressé. C’est l’effet boule de neige : la charge croissante des intérêts auto-entretient la hausse de l’endettement public;
     
  • Les entreprises et les ménages des pays en crise ont souffert de la hausse des taux d’intérêt car les taux des emprunts d’État servent de référence pour l’ensemble des crédits à l’économie d’un pays;
     
  • Plusieurs banques, qui avaient réussi à surmonter la crise de 2008, ont été fragilisées par leurs expositions aux dettes publiques et privées affectées par la crise, par la forte corrélation entre les notes de crédit des banques et celles des États ou encore par la fragilisation des dispositifs explicites ou implicites de garanties publiques (c’est l’effet rétroactif de la boucle risque souverain – risque bancaire).

Les pays en crise ont dû mener des politiques d’assainissement des comptes publics (on parle parfois de politiques de rigueur ou d’austérité par exemple en réduisant les transferts sociaux), ce qui a freiné la demande, donc la croissance économique. Plusieurs pays ont ainsi connu une sévère récession.

Pour contrer cette crise et éviter la contagion à de nouveaux pays, plusieurs mesures ont été prises par les gouvernements et l’Eurosystème(voir Comprendre).

La zone euro est sortie de cette crise en 2013. Les plans d’austérité menés, bien que parfois critiqués, ont permis aux États de la zone euro de rassurer les investisseurs sur l’évolution des dettes publiques. La crise des dettes souveraines de la zone euro a illustré certaines limites de l’Union économique et monétaire (UEM) européenne, notamment l’hétérogénéité des économies et des dettes publiques qui la composent.

 

Quelques chiffres

Télécharger l'intégralité de la publication

L'Éco en Bref

Outils statistique

Mot de l'actu

Outils statistique

Vidéos

Outils statistique

Jeux

Outils statistique

Ateliers

Outils statistique

Concours

Outils statistique

Mise à jour le 8 Août 2024