La Banque de France déploie un indicateur climat au service de la transition climatique des entreprises. La montée des risques liés au changement climatique crée en effet des défis importants pour les entreprises et constitue une nouvelle source de risques pour l’activité économique. L’indicateur climat s’inscrit en complément de la stratégie française de planification écologique.

D’ici fin 2027, la Banque de France proposera l’indicateur climat aux entreprises de plusieurs secteurs d’activité représentant près de 60% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire : cet indicateur leur permettra d’évaluer leur trajectoire d’émission ainsi que leur exposition aux aléas climatiques. 

À fin 2027, environ 20 000 entreprises auront été contactées pour l’indicateur climat de transition.

Aider les entreprises

L’indicateur climat s’inscrit dans le cadre des missions fondamentales de la Banque de France et plus précisément de sa mission de suivi de financement des entreprises. 

L’indicateur climat est ainsi un outil au service des entreprises et un indicateur de référence. Il peut, avec l’accord de l’entreprise1, être diffusé par la Banque de France auprès des financeurs et être utilisé par l’entreprise auprès d’autres parties prenantes (fournisseurs, experts comptables, par exemple). 

La transition climatique est porteuse de risques et à cet égard, l’inaction aurait un coût écologique mais aussi économique beaucoup plus important que l’action en faveur de la réduction des émissions de GES et d’adaptation au changement climatique.

Mais réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique est aussi porteur d’opportunités pour les entreprises : l’occasion de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, d’investir dans des techniques ou des matériaux plus performants, de se démarquer en termes concurrentiels ou encore de mobiliser en interne. 

L’indicateur climat est ainsi pour l’entreprise une opportunité de mieux prendre conscience de ces impacts et opportunités, d’évaluer ses actions déjà engagées ou envisagées, et de disposer d’un indicateur de référence, potentiellement utilisable auprès des financeurs ou d’autres parties prenantes. Et ce gratuitement. 

L’indicateur climat vient en complément de plusieurs actions de la Banque de France et de l’ACPR en faveur du climat. En effet, la montée des risques liés au changement climatique crée des défis importants pour l’activité économique et constitue une nouvelle source de risques financiers. La Banque de France a été l'une des premières banques centrales à se saisir de ces sujets, en fondant le Network for greening the financial system (NGFS). Des travaux ont été engagés sur le verdissement du collatéral pour ce qui est du volet de la stratégie monétaire, et sur la résilience des institutions financières et le suivi de leurs engagements en faveur du climat sur le volet de la stabilité financière.

Un dispositif en cohérence avec la stratégie française de planification écologique 

L’indicateur climat s’articule avec :  

  • L’évaluation de la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises s’effectue en cohérence avec l’accord de Paris et la stratégie nationale bas carbone (SNBC)
     
  • Dans le cadre de la mesure de l’exposition des entreprises au changement climatique, la Banque de France va mettre à leur disposition, fin 2025, un outil de consultation en ligne leur permettant d’évaluer l’évolution des principaux aléas climatiques près de leurs sites ou zones d’activité, en cohérence avec la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation et le changement climatique (TRACC). Cet outil est désormais officiellement référencé dans le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC)
     
  • La loi Industrie verte a habilité la Banque de France à collecter des données durabilité auprès des entreprises en vue de mesurer leur exposition aux risques climatiques. La Banque de France développe l’indicateur climat en coopération avec l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). L’indicateur climat aidera les entreprises à piloter leur transition et il pourra servir de référence aux financeurs.

L’indicateur climat est porté par le Réseau de la Banque de France

Pour réaliser cette mission, la Banque de France s’appuie sur son réseau de succursales, implantées sur tout le territoire, du fait de son métier historique de cotation financière des entreprises.
Cette connaissance fine du tissu économique et la confiance des entreprises dans la Banque de France facilitent le dialogue entre les analystes climat de la Banque de France d’engager et les entreprises afin d’obtenir les éléments qui permettront d’établir une évaluation robuste.

Couvrir tous les aspects du risque climatique

L’indicateur climat couvre les deux dimensions du changement climatique :

  • La transition vers une économie bas-carbone, avec l’indicateur climat de transition, en cours de déploiement.  

Inspiré de la méthodologie Accelerate low carbon transition (ACT) de l’ADEME, Cet indicateur compare la trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise, projetée sur la base des actions tangibles de son plan de transition, à sa trajectoire de référence, construite sur la base de ses volumes d’activité et de références sectorielles, provenant notamment de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), et compatibles avec un réchauffement limité à 1,5°C en 2100. Cet indicateur permet donc à l’entreprise d’apprécier son alignement par rapport à sa transition vers un monde bas-carbone.

Image Graphique - Indicateur climat
Exemple : la trajectoire d’émission de gaz à effet de serre (GES) est estimée au regard de sa trajectoire de référence, telle qu’elle devrait être pour être cohérente avec l’Accord de Paris, compte-tenu de son secteur d’activité.
  • L’adaptation au changement climatique, avec l’indicateur climat d’adaptation, qui sera déployé d’ici 2027. 

Cet indicateur permettra d’évaluer l’exposition des entreprises à l’évolution future de différents aléas climatiques (vagues de chaleur, précipitations, grêles, incendies, sécheresses, neige/gels) établis relativement à la Trajectoire de Réchauffement de référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC), dans les zones géographiques d’exposition de l’entreprise. À cet effet, les localisations géographiques des centres d’intérêt économiques de l’entreprise sont croisés avec les projections climatiques à haute résolution spatiale issues du projet Donner accès aux scénarios climatiques régionalisés français pour l'impact et l'adaptation de nos sociétés et environnement (DRIAS) de Météo-France. En attendant la mise au point de cet indicateur, la Banque de France propose aux entreprises un premier outil, permettant d’évaluer la maturité de leur stratégie d’adaptation, l’indice climat de maturité d’adaptation. 

En parallèle et dès fin 2025, la Banque de France proposera aux entreprises le service de consultation en ligne de l’exposition aux risques liés à l’évolution des aléas climatique (cf. supra). 

L’indicateur climat n’impactera pas à, du moins à court terme, la cotation financière attribuée aux entreprises par la Banque de France.

Un déploiement concerté et progressif

Après une première phase de tests, le déploiement de l’indicateur climat est progressif et concerne en priorité les secteurs à forts enjeux de décarbonation.

En 2022 et 2023, la Banque de France a procédé à des tests de collecte de données, conduits par les analystes du réseau au cours d’entretiens dédiés. Ainsi, en 2022, près de 60 entreprises issues de cinq secteurs pilotes – transport, sociétés foncières, construction de bâtiment, producteurs d’électricité, constructeurs automobiles – ont répondu. En 2023, 650 entreprises issues des secteurs précédents ainsi que de sept secteurs supplémentaires ont répondu aux tests – ciment, pétrole et gaz, agriculture-agroalimentaire, commerce, services, acier, chimie.

Ces tests ont permis de confirmer le caractère robuste et opérant de la méthodologie développée par la Banque de France, et d’affiner la stratégie de déploiement de l’indicateur climat. 

En 2024, le déploiement de l’indicateur climat a concerné la production d’électricité, les transports et les foncières. D’ici 2027, l’élargissement permettra de couvrir au moins 7 secteurs complémentaires, en poursuivant avec ceux à fortes émissions directes (énergie, industrie lourde…). À fin 2027, plus de 20 000 entreprises auront été contactées pour l’indicateur climat de transition.

Dès fin 2025, le service de consultation en ligne de l’exposition aux risques liés à l’évolution des aléas climatique sera proposé aux entreprises. En parallèle, la Banque de France propose aux entreprises d’évaluer la maturité de leur stratégie d’adaptation. D’ici fin 2027, elle proposera aux entreprises l’indicateur climat d’adaptation, plus complet. 

Ne pas surcharger les entreprises

Afin de ne pas créer de surcharge pour les entreprises, la Banque de France souhaite leur faciliter la transmission de données climat rationnalisées et unifiées : elle capitalisera chaque fois que possible sur les reportings et données existantes.

Pour les entreprises soumises à la directive Corporate sustainability reporting directive (CSRD), ce reporting constituera un socle important pour l’indicateur climat. 

Pour les entreprises non soumises à la CSRD, la collecte se fera via des questionnaires sectoriels. Elle sera progressive, et adaptée aux spécificités du secteur. Elle s’appuie surtout sur une démarche de triple volontariat : volontariat dans la réponse aux questions, volontariat dans la diffusion des données brutes, volontariat dans la diffusion de l’indicateur climat calculé.

La collecte de données sera réalisée via l’espace dirigeant, nouveau canal d’échange avec les entreprises ouvert le 18 mars 2024. Cet espace permettra une collecte de données ergonomique, adaptable au besoin de chaque entreprise et automatisée à partir de fin 2025.

L’indicateur climat et/ou tout ou partie des données collectées pour le calculer pourra être, sous réserve de l’accord de l’entreprise2, mis à disposition des acteurs du financement, sur une plateforme dénommée « FIBEC », sur le même principe que le Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) pour les données et la cotation financières. De premières informations seront disponibles à compter de 2026. 

 

1 La diffusion est d’office pour les entreprises assujetties à la directive CSRD
2 Pour les entreprises assujetties à la directive CSRD, la diffusion est d’office. 

Collaborer avec tous les acteurs impliqués

Toute la construction de notre indicateur climat, et la mise en œuvre du système d’information qui sous-tendra la collecte et la diffusion des données, se fait en concertation.

La Banque de France se concerte très largement avec la Place pour l’élaboration de l’indicateur climat, ainsi que pour la collecte des données. Sont ainsi rencontrés et tenus informés régulièrement les entreprises, les fédérations professionnelles, les acteurs financiers et les pouvoirs publics.

Secteurs

Secteurs déployés en 2025

  • Production d'électricité 
  • Foncières
  • Transports
  • Construction de bâtiments
  • Production de ciment

Liste indicative des secteurs qui devraient être déployés d'ici 2027 

  • Production d'acier
  • Production d'aluminium
  • Construction et concession automobile
  • Pétrole et gaz extraction, raffinage et distribution
  • Rénovation de bâtiments
  • Production de produits chimiques

Pour aller plus loin

Changement climatique et finance durable

En savoir plus

La Banque de France face au changement climatique

En savoir plus

Responsabilité sociale et environnementale

En savoir plus

Changement climatique et finance durable

Outils statistique

La Banque de France face au changement climatique

Outils statistique

Responsabilité sociale et environnementale

Outils statistique

Mise à jour le 23 Avril 2025