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- Rapport annuel de la Banque de France 20...

La Banque de France recense dans son Rapport annuel les actions mises en œuvre au cours de l’année pour remplir ses trois missions fondamentales : stratégie monétaire, stabilité financière, services à l’économie et à la société. Elle y présente également les actions réalisées par les femmes et les hommes qui la composent, en mettant l’accent sur sa responsabilité sociale et environnementale. Enfin, elle communique sur sa gestion financière et les comptes de l’exercice.
Avant-propos du gouverneur
« La bataille contre l’inflation est quasiment gagnée. Mais il nous faut maintenant faire face à un environnement de fortes incertitudes. La Banque de France y est engagée comme pôle de stabilité et de confiance »
La bataille contre l’inflation est terminée, mais l’inflation et le pouvoir d’achat sont toujours la priorité des Français. Que peut faire la Banque de France ?
La bataille contre l’inflation est quasiment gagnée en effet. Nous nous étions engagés, avec la politique monétaire, à ramener l’inflation à notre cible de 2 % d’ici 2025 : c’est chose faite en France depuis fin 2024, et ce le sera en zone euro cette année. Nous avons ainsi pu baisser les taux d’intérêt, avec des effets déjà favorables sur le crédit immobilier. Et en 2025, comme en 2024, les salaires vont progresser plus vite que les prix ; le pouvoir d’achat augmente donc. Mais pour davantage accroître celui‑ci, il nous faudra redynamiser l’économie.
Affermir notre dynamisme économique, c’est un défi à l’échelle européenne. Les rapports d’Enrico Letta et de Mario Draghi posent le bon diagnostic ; il faut les mettre en oeuvre. Cela implique d’intégrer plus le marché unique, d’investir mieux en utilisant les ressources privées par une Union pour l’épargne et l’investissement, et d’innover plus vite en réduisant la bureaucratie. Cela rendra notre économie plus réactive et donc plus productive. Dans notre domaine, la Banque de France fait des propositions concrètes pour développer les marchés européens de capitaux, en particulier les fonds propres.
L’autre maladie de l’économie est la situation des finances publiques. Quel est le diagnostic ?
Oui, cette maladie touche plus particulièrement la France et fait peser une incertitude contre‑productive sur l’économie. Le budget 2025 est un premier pas. Mais remettre en ordre nos finances publiques nécessite en priorité de mieux maîtriser les dépenses, avec un effort de plus de 100 milliards d’euros d’ici 2029. C’est possible si tous les acteurs publics se mobilisent : non seulement l’État, mais aussi les dépenses sociales et locales. C’est possible également, car nos voisins ont le même modèle social que nous, mais en dépensant chaque année 9 % de PIB de moins : c’est un écart d’efficacité de 260 milliards d’euros d’économie ! En s’inspirant de l’union que nous avons montrée lors des Jeux olympiques et de la reconstruction de Notre‑Dame, nous pourrons trouver des solutions collectives et coopératives.
Par quels canaux l’incertitude pèse‑t‑elle sur la croissance ?
L’incertitude rend chacun plus attentiste, chacun pense à des scénarios plus négatifs. Cela conduit à repousser des projets, et donc à augmenter l’épargne des ménages et à différer les investissements des entreprises. Or, l’année écoulée a durement accru les incertitudes au plan national. S’y est ajoutée depuis la nouvelle administration américaine, avec la forte imprévisibilité des politiques de M. Trump. Prétendre relancer la croissance – même aux États‑Unis – en sapant le commerce mondial et les règles du jeu multilatérales, c’est manquer beaucoup de cohérence.
L’année 2024 a de nouveau illustré le dérèglement climatique. Que fait la Banque de France à son échelle ?
Malgré le déni américain actuel, l’action contre le dérèglement climatique s’impose collectivement et la Banque de France y contribue au maximum. D’abord dans notre propre comportement, en ayant réduit de 25 % nos émissions de gaz à effet de serre depuis cinq ans. Ensuite, en développant des outils d’analyse et de prévision permettant d’appréhender l’impact du climat sur l’économie, et sur les banques et assurances. Nous le faisons aussi dans le cadre de notre réseau mondial, NGFS (Network for Greening the Financial System), créé et basé à Paris. Pour ces actions, et pour la troisième fois consécutive, nous avons été reconnus par les ONG comme la banque centrale la plus verte du G20.
L’économie vit des changements technologiques majeurs avec l’intelligence artificielle et la blockchain. Comment la Banque de France se prépare à ces changements ?
Nous les étudions de près pour les utiliser quand ils nous permettent de mieux remplir nos missions. Nous travaillons sur l’euro numérique afin d’offrir à chacun le choix d’utiliser un billet numérique, comme une option supplémentaire, en plus des billets papier. Nous travaillons sur les usages de la blockchain pour améliorer la rapidité et la sécurité des paiements. L’intelligence artificielle est une des actions majeures de notre plan stratégique 2025, sur laquelle nous allons encore accélérer cette année. Un autre volet de notre action est de veiller à la cybersécurité du système bancaire et financier, c’est‑à‑dire de préserver des risques d’attaque sur le stockage ou l’échange d’informations numériques.
Ce rapport d’activité présente également les comptes de la Banque de France en 2024. Quels sont les éléments à retenir sur ce point ?
La quasi‑totalité des grandes banques centrales du monde affichent sur 2024 des pertes, liées à leur lutte active contre l’inflation. La Banque de France n’y échappe pas. Mais les provisions constituées dans le passé et notre situation nette très solide – grâce aussi à la réévaluation du stock d’or – nous permettent d’y faire face. Ces pertes devraient diminuer sensiblement dès cette année. Dans la durée, notre plan stratégique a permis une gestion sérieuse conduisant à améliorer les services que nous rendons aux Français tout en réduisant nos coûts.
Concrètement, comment la Banque de France se transforme pour être mieux au service de tous ?
Notre rôle à la Banque de France, c’est d’être, dans l’incertitude actuelle, un pôle de stabilité et une institution de confiance. Nous le sommes aussi dans notre mission de services à l’économie et à la société, pour les particuliers comme pour les entreprises, grâce à notre réseau de 105 implantations sur tout le territoire. Par exemple, nous avons fait face au rebond du nombre de dossiers de surendettement (+ 10 %), et notre numéro d’appel 3414 a connu cette année encore un franc succès, avec un million d’appels en 2024. Cet esprit de service public, c’est ce qui unit les 9 000 femmes et hommes de la Banque de France. Ce rapport d’activité rend hommage à la qualité de leur travail. Chaque jour, ils illustrent positivement nos valeurs d’indépendance, d’expertise et d’ouverture.
Chiffres clés : l'action de la Banque de France en 2024
La Banque de France en 2024, c'est :
3
missions : stratégie monétaire, stabilité financière, services à l'économie et à la société
5
valeurs : indépendance, expertise, performance durable, ouverture, solidarité
95
succursales départementales
8 813
salariés (équivalent temps plein)
Sur le territoire national, un service public pour l'ensemble des ménages et des entreprises
Accompagnement des entreprises
318 000
entreprises non financières cotées (essentiellement des PME)
8 126
entrepreneurs accompagnés
1288
dossiers de demande (Médiation du crédit)
5 797
emplois préservés dans 690 entreprises
Protection des personnes financièrement fragiles
134 803
dossiers de surendettement déposés
+ de 4,3M
de clients détectés comme fragiles financièrement
+ de 1,1M
de personnes éligibles à l’offre spécifique « clientèle fragile »
EDUCFI (Éducation financière)
130 872
personnes sensibilisées à l’éducation économique, budgétaire et financière
318 156
élèves ayant obtenu le passeport EDUCFI en 2024
750 000
élèves désormais prévus chaque année grâce à la généralisation du passeport EDUCFI en classe de 4e
42 000
jeunes volontaires du Service national universel ayant participé en 2024 à des ateliers sur le budget
Une communication plus accessible
7,5M
de vues de nos messages sur les réseaux sociaux, 330 000 abonnés à nos réseaux sociaux, 84 000 abonnés à notre nouvelle newsletter mensuelle sur LinkedIn
≈ 19M
de visites sur les sites internet de la Banque
994 000
vues de notre série de vidéos pédagogiques sur l’économie et les missions de banque centrale
+ 10 000
visiteurs aux Journées européennes du patrimoine
≈ 102 000
visites à Citéco, la Cité de l’économie
Pour en savoir plus sur les missions et les actions de la Banque de France
Les podcasts de la Banque de France répartis en deux séries, « On parle cash » et « Dialogue &co », proposent un aperçu des sujets économiques qui font l’actualité. Écoutez-les sur toutes les plateformes d’écoute.
Le Bulletin de la Banque de France vise à informer tous types de lecteurs sur les sujets économiques et financiers suivis par la Banque centrale. En 2024, parmi les thèmes traités, vous trouverez notamment : les conséquences économiques et sur les paiements des Jeux olympiques de Paris (décembre), la baisse de la productivité en France (mars), ainsi qu’une série consacrée aux prix de l’énergie (mai, juillet, août).
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Mise à jour le 21 Mars 2025