Un choc de coût se propage aussi le long des chaines de production
La combinaison des coûts et du degré de transmission donne ainsi un impact direct sur le prix pour le client de l’entreprise. Il peut s’agir d’un client final (consommateur etc.) mais également d’une autre entreprise achetant des intrants. Le choc initial va alors se propager le long de la chaine de production. Pour évaluer ce deuxième canal, nous utilisons les tableaux entrée-sortie symétriques produits par l’Insee, qui décrivent l’équilibre entre la production, les importations, les consommations intermédiaires et les utilisations finales (consommation, investissement, exportation) pour l’ensemble des produits. Ces tableaux permettent ainsi de répliquer la succession des étapes des processus de production. Ils nous permettent également d’examiner un choc de coût domestique, mesuré dans l’enquête, mais aussi de l’étendre au cas où nos partenaires subiraient le même choc et le transmettraient dans les prix des importations.
Par ailleurs, les réponses collectées ne couvrent pas l’ensemble de l’économie. Pour la plupart des secteurs non renseignés (services non marchands, production d’énergie, finance etc.), il semble raisonnable de supposer que les coûts Covid sont nuls ou négligeables. En l’absence de données collectées sur le secteur de l’hébergement-restauration, nous supposons un impact identique à celui mesuré pour les services aux ménages.
L’impact sur le niveau général des prix à la consommation serait compris entre 0,1 et 0,3 %
Au total, nous construisons trois évaluations (cf. graphique 4) : (i) impact direct ; (ii) impact direct augmenté d’un impact indirect par les consommations intermédiaires ; (iii) impact direct augmenté d’un impact indirect par les consommations intermédiaires et par les importations.
Le choc direct serait de l’ordre de 0.1% sur les prix à la consommation. Cet impact serait plutôt concentré sur les services marchands, en cohérence avec les résultats bruts de l’enquête. Ensuite, la diffusion par les consommations intermédiaires et les importations affecterait logiquement plutôt les biens, augmentant ainsi le choc global potentiel jusqu’à 0,3% sur les prix à la consommation.