1. Les assureurs robustes face à la crise
Fin 2020, l’encours des placements des assureurs français s’élevait à 2 852 milliards d’euros, progressant de 39 milliards par rapport à 2019. Pour l’essentiel (c’est‑a‑dire à 91 %), ce stock est détenu par les assurances‑vie et mixtes. Il représente le tiers (34 %) des placements des assureurs de la zone euro, faisant de la France le premier marché au sein de l’union monétaire.
Face à la crise, le secteur est resté robuste. La progression des encours – bien qu’inférieure à celle observée en 2019 – s’explique à la fois par des flux de placements et des effets de valorisation positifs. En outre, la crise ne semble pas avoir affecté la qualité ni la disponibilité des actifs du portefeuille des assurances.
Baisse des placements liée aux transferts aux organismes de retraite professionnelle supplémentaire
En 2020, les assureurs français ont acquis 15 milliards d’euros de titres (acquisitions nettes des ventes et remboursements), contre 62 milliards en 2019 (cf. graphique 1). Deux phénomènes contribuent à expliquer cette baisse. Tout d’abord, l’année 2020 a été marquée par des créations croissantes d’organismes de retraite professionnelle supplémentaire (ORPS ; cf. encadré 1). Depuis la loi Sapin 2 de 2016, ceux‑ci récupèrent une partie de l’épargne retraite préalablement gérée par le secteur des assurances, soit par transfert de titres, soit par des ventes nettes des organismes d’assurance. En 2020, ces ventes, consécutives à la création des ORPS, s’élèvent à 19 milliards d’euros (contre un milliard en 2019).
Ensuite, même si l’épargne des français a augmenté significativement en 2020, la collecte des produits d’assurance a baissé : – 7 milliards d’euros en 2020, contre + 20 milliards en 2019. Les contrats en unités de compte collectent néanmoins 23 milliards, tandis que ceux en euros se contractent de 31 milliards. Étant donné la composition des portefeuilles associés à ces types de contrats, cela se traduit par des acquisitions nettes de parts d’organismes de placement collectif – OPC (+ 24 milliards) et des ventes nettes de titres de dette (– 14 milliards).
Des effets de valorisation reflétant les aléas des marchés
La hausse en encours s’explique également par les évolutions des valorisations du portefeuille titres. Celles‑ci sont influencées par les évolutions des marchés boursiers et obligataires (cf. graphique A en annexe 3), marquées par les fortes incertitudes créées par la crise sanitaire à partir du premier trimestre 2020.
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