Les inégalités de revenus désignent les différences de revenu entre des individus, des ménages, des groupes sociaux ou des espaces géographiques (pays…). Ces inégalités monétaires portent sur le flux de revenu (mensuel, annuel...) et non sur le stock de patrimoine. Il faut également distinguer le revenu et le revenu disponible, qui est le revenu restant après paiement des impôts et encaissement des prestations sociales.

Les différences de revenus sont liées principalement à la situation professionnelle des individus ou au patrimoine qu’ils possèdent. L’incidence d’autres facteurs peut être mise en évidence, tels que, par exemple, le niveau d’étude, le genre, l’origine sociale ou géographique. En complément de l’analyse des différences de revenus à un moment donné (inégalités « transversales »), les inégalités peuvent être étudiées sous d’autres dimensions, notamment en termes de mobilité sociale, par exemple d’une génération à la suivante (on parle alors d’inégalités « longitudinales »).

Au niveau mondial, la Révolution industrielle au xixe siècle a considérablement creusé l’écart entre le revenu des pays industrialisés (Europe et Amérique du Nord notamment) et du reste du monde. Toutefois, un phénomène de rattrapage est à l’œuvre depuis les années 1970 grâce au développement des pays émergents. Ce phénomène s’est accéléré dans les années 2000 avec notamment les réformes économiques menées en Chine et l’accélération de la mondialisation des échanges.

Au sein des pays industrialisés, les inégalités de revenus ont atteint des niveaux très élevés avant 1914 mais les deux guerres mondiales, la crise de 1929 puis la mise en place des politiques d’États-providence et la forte croissance des « Trente Glorieuses » ont nettement réduit les inégalités, avant qu’elles n’augmentent de nouveau à partir des années 1980 (voir le graphique).

Selon certains économistes, les inégalités de revenus stimulent l’innovation et donc la croissance. Mais un certain nombre de chercheurs, institutions et pouvoirs publics estiment de nos jours que de trop fortes inégalités de revenus nuisent à la cohésion sociale et, par conséquent à la croissance économique.

La réduction des inégalités de revenus passe notamment par des politiques structurelles favorisant l’égalité des chances, mais surtout des politiques de redistribution des revenus (voir « Comprendre ») alliant prélèvements obligatoires et prestations sociales ainsi que par des services publics permettant à tous d’accéder aux biens élémentaires (santé, éducation, sécurité, etc.). 

Quelques chiffres

Sources : WID, Banque mondiale, OFCE et INSEE.