Bulletin de la Banque de France

Le patrimoine économique national en 2017 – Une progression dynamique tirée par les prix de l’immobilier

Mise en ligne le 17 Janvier 2019
Auteurs : Valentin Guilloton, Soizic Weber

Bulletin n°221, article 1. Fin 2017, le patrimoine économique national net s’élève à 14 762 milliards d’euros, soit 7,9 fois le produit intérieur net de l’année. Après avoir déjà nettement augmenté en 2016 (+ 2,7 % en euros courants), il croît en 2017 de 3,7 %, tiré par la hausse des cours boursiers et des prix des constructions et terrains. Le patrimoine net des ménages progresse (+ 3,8 %), essentiellement en raison de l’augmentation des prix de l’immobilier. Par ailleurs, la valeur des fonds propres des sociétés non financières continue de croître à un rythme très élevé (+ 10,2 %, après + 5,8 % en 2016). Comme les années précédentes, cela s’explique par la hausse du prix des actions au cours de l’année 2017. Les fonds propres des sociétés financières progressent aussi, mais moins fortement que ceux des sociétés non financières. Enfin, le patrimoine des administrations publiques se redresse en 2017, après six années de baisse. Il s’établit à 190 milliards d’euros en 2017, contre 124 milliards d’euros en 2016, ceci résultant principalement de variations de prix telles que la valorisation des entreprises publiques.

Image Evolution des stocks patrimoniaux des grands secteurs institutionnels rapportés aux flux macroéconomiques Description Le graphique propose une observation de l'évolution des stocks patrimoniaux des grands secteurs institutionnels rapportés aux flux macroéconomiques de 2007 à 2017, en prenant 5 critères de comparaison : - patrimoine net des administrations publiquies - fonds propres des sociétés financières - patrimoine national net - patrimoine net des ménages - fonds propres des sociétés non financières (SFNà Note : Pour ces séries, la mise en place de la nouvelle réglementation "Solvabilité II" induit une rupture entre 2015 et 2016. Lecture : Fin 2017, le patrimoine national net représente l'équivalent de 7,9 années de produit intérieur net. Sources : Insee et Banque de France, comptes nationaux base 2014. Chiffres clés : 14762 milliards d'euros : le patrimoine économique national fin 2017 +3,7% : la variation du patrimoine économique national enregistrée en 2017

Fin 2017, le patrimoine économique national net (cf. définitions de l’encadré 3) s’élève à 14 762 milliards d’euros, soit l’équivalent de 7,9 fois le produit intérieur net de l’année (cf. graphique 1 et encadré 1). Sa progression se poursuit à un rythme soutenu (+ 3,7 %, après + 2,7 % en 2016 ; cf. tableau 1). Elle est portée, cette année encore, par l’accélération du patrimoine non financier (+ 3,9 %, après + 3,1 %), notamment celle du patrimoine en terrains bâtis, logements et autres constructions. Les actifs et passifs financiers (cf. définitions de l’encadré 3) augmentent au même rythme (+ 6,5 %, après respectivement + 4,5 % et + 4,8 % en 2016). In fine, le patrimoine financier net s’établit à 23 milliards d’euros en 2017, après 48 milliards d’euros en 2016.

1. Le patrimoine des ménages reste porté par l’accélération des prix de l’immobilier

Fin 2017, le patrimoine net des ménages (cf. définitions de l’encadré 3) s’élève à 11 494 milliards d’euros, soit 8,5 fois leur revenu disponible net de l’année (cf. graphique 1). Il s’accroît de 3,8 % en 2017, après + 3,0 % en 2016. Il est constitué pour les deux tiers d’actifs non financiers, pour l’essentiel immobiliers (cf. définitions de l’encadré 3). En 2017, ce patrimoine immobilier augmente de 3,3 %, après + 2,9 % en 2016. Cette accélération reflète à la fois celle du prix des logements anciens (+ 3,3 %) et le dynamisme de la construction neuve. Au total, le patrimoine non financier des ménages s’accroît de 3,5 % en 2017 pour s’établir à 7 679 milliards d’euros. Plus forte que celle de l’an passé (+ 3,0 %), cette hausse est aussi supérieure à la moyenne des dix années précédentes (+ 2,4 % par an entre 2005 et 2015 ; cf. tableau 2).

Au sein des actifs financiers, les ménages continuent de privilégier les placements bancaires. L’encours en numéraire et dépôts progresse ainsi de 4,6 %, après + 4,1 % en 2016. D’une part, les ménages préfèrent les placements en livrets aux placements à risque. D’autre part, les placements sur les dépôts à vue restent dynamiques. L’encours des titres de créance détenus par les ménages diminue assez fortement en 2017 (– 12,5 %, après – 3,8 %) dans un environnement de taux bas. La détention d’actions et de parts de fonds d’investissement accélère (+ 8,1%, après + 4,9 %), traduisant un effet prix : l’indice boursier SBF 120 se revalorise de 10,8% (après + 4,7%).

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Mise à jour le 25 Juillet 2024