Bulletin de la Banque de France

La situation financière des PME en 2023 : anatomie d’une résilience

Mise en ligne le 10 Juillet 2024

Bulletin n°253, article 2. Le taux de marge des petites et moyennes entreprises (PME) françaises a globalement résisté en 2023, malgré le ralentissement de l’activité et la fin des aides du fonds de solidarité. Le taux d’endettement a par ailleurs diminué, en particulier grâce au renforcement des capitaux propres et au remboursement des prêts garantis par l’État. La trésorerie des PME s’est érodée, mais reste à un niveau supérieur à l’avant crise Covid.

Au total, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, la capacité de remboursement des PME françaises, telle que mesurée par la cotation Banque de France, était préservée à fin 2023. Ce résultat est important en matière de stabilité financière, dans la mesure où la cotation traduit la capacité des entreprises à honorer leurs engagements à un horizon de un à trois ans.

Image Bulletin n°253/2
Taux d'endettement brut

Cet article analyse la situation financière des petites et moyennes entreprises (PME) en 2023, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. Le périmètre d’étude couvre les PME localisées en France, soumises à l’impôt sur les sociétés, et n’appartenant pas au secteur financier.

L’étude exploite les comptes annuels 2023 de 1,45 million d’unités légales, regroupées en 1,3 million d’entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME). Parmi ces entreprises, et en suivant la classification de la LME, les microentreprises sont distinguées des autres PME. Les microentreprises occupent moins de 10 personnes et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan qui n’excède pas 2 millions d’euros. Les autres PME occupent moins de 250 personnes et affichent un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros, et ne sont pas des microentreprises. Les microentreprises et les autres PME exercent principalement leur activité dans les secteurs du commerce, du conseil et du service aux entre  prises, et de la construction, ainsi que dans l’immobilier pour les microentreprises, et dans l’industrie pour les autres PME (cf. annexe 3). Au total, pour l’année 2023, l’échantillon d’étude couvre environ 70 % des effectifs et les trois quarts de la valeur ajoutée des PME françaises.

Les concepts mobilisés dans cette étude sont ceux de la finance d’entreprise et non ceux de la comptabilité nationale. Les niveaux des indicateurs calculés ne sont donc pas directement comparables avec ceux issus des comptes nationaux, même si, en pratique, les évolutions sont le plus souvent semblables (activité, dette, etc.). La présente étude complète par ailleurs celle de Graignon et Mérebier (2024), qui propose de premiers résultats sur la situation financière des entreprises de taille intermé  diaire (ETI) en 2023, ainsi que celle de Bénassy Quéré et Bureau (2024), qui se concentre sur l’hétérogénéité des situations financières des entreprises françaises avant, pendant et après la crise Covid.

1 Les PME ont préservé leur taux de marge dans un contexte de ralentissement de l’activité

La croissance du chiffre d’affaires des PME en 2022 et 2023 a été fortement tirée par le contexte inflationniste

L’évolution du chiffre d’affaires (CA) des PME reflète celle du contexte macroéconomique sur la période 2019 2023 : après une hausse de l’ordre de 5 % en moyenne en 2019, le CA a chuté en 2020 avec la crise Covid, puis a fortement rebondi en 2021 avec la fin des confinements (cf. graphique 1). …
 

Télécharger l'intégralité de la publication

Mise à jour le 10 Juillet 2024