Bulletin de la Banque de France

La situation des entreprises en France en 2017

Mise en ligne le 31 Janvier 2019
Auteurs : Benjamin Bureau, Frédéric Vinas

Bulletin n°221, article 2. Le chiffre d’affaires des entreprises non financières augmente de 5,3 % en 2017. La valeur ajoutée progresse également sensiblement de 3,7 %. Il s’agit, dans les deux cas, des plus fortes hausses enregistrées depuis 2011. Le taux de marge, en hausse tendancielle depuis 2012 pour toutes les tailles d’entreprises, reste toutefois inférieur à ses niveaux d’avant-crise. À moyen terme, le rapport des dépenses d’investissement sur la valeur ajoutée est relativement stable. L’évolution du taux d’endettement est très hétérogène selon les tailles d’entreprises : il diminue tendanciellement pour les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) mais augmente pour les grandes entreprises. Par ailleurs, le phénomène de désintermédiation bancaire se poursuit, malgré le fait que les demandes de crédit bancaire restent majoritairement satisfaites. La rentabilité des entreprises se redresse lentement.

Image Répartition des dettes bancaires, obligataires et de crédit-bail Description Le graphique propose une observation de la répartition des dettes bancaires, obligataires et de crédit-bail en 2016 et 2017 : 1. PME : a. en 2016 : - Crédit bancaire : 83% - Crédit-bail : 10% - Dettes obligataires et assimilées : 7% b. en 2017 : - Crédit bancaire : 83% - Crédit-bail : 10% - Dettes obligatoires et assimilées : 7 % 2. ETI :  a. en 2016 : - Crédit bancaire : 68% - Crédit-bail : 2% - Dettes obligataires et assimilées : 29% b. en 2017 :  - Crédit bancaire : 67% - Crédit-bail : 3% - Dette obligataires et assimilées : 30% 3. GE : a. en 2016 : - Crédit bancaire : 29% - Crédit-bail : 1% - Dettes obligataires et assimilées : 70% b. en 2017 :  - Crédit bancaire : 26% - Crédit-bail : 1% - Dettes obligataires et assimilées : 73% 4. Ensemble : a. en 2016 :  - Crédit bancaire : 52% - Crédit-bail : 3% - Dettes obligataires et assimilées : 45% b. en 2017 : - Crédit bancaire : 48% - Crédit-bail : 3% - Dettes obligataires et assimilées : 49% Note : Entreprises non financières définies au sens de la loi de modernisation de l'économie (LME). La composante "crédit-bail" est égale aux engagements de crédit-bail hors quote-part ad hoc des frais financiers. Source : Banque de France, base FIBEN, novembre 2018. Chiffres cés : 5,3% : la hausse du chiffre d'affaires 24,2% : le taux de marge des entreprises non financières 93% : la part des PME qui obtiennent la totalité des crédits d'investissement demandés -2,6 points de pourcentage : la baisse de la rentabilité économique par rapport à la période 2005-2007

1. L’activité des entreprises progresse fortement en 2017

Le chiffre d’affaires augmente nettement

Le chiffre d’affaires des entreprises en France augmente de 5,3 % en 2017. Il s’agit de la plus forte progression depuis 2011. La croissance du chiffre d’affaires est plus marquée en 2017 qu’en 2016 pour toutes les tailles d’entreprises : + 4,9 % pour les PME, + 5,5 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et + 5,4 % pour les grandes entreprises (GE), après respectivement + 3,2 %, + 2,5 % et – 0,6 %.

Dans un environnement porteur, marqué par la reprise du commerce international, le chiffre d’affaires à l’export progresse sensiblement : + 4,4 % pour les PME, + 4,2 % pour les ETI et + 7,5 % pour les GE.

La valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation progressent pour toutes les tailles d’entreprises

La valeur ajoutée augmente de 3,7 % en 2017, soit sa plus forte hausse depuis 2011. Elle progresse sensiblement pour toutes les catégories d’entreprises : + 4,4 % pour les PME, + 3,2 % pour les ETI et + 3,7 % pour les GE.

L’excédent brut d’exploitation (EBE) augmente également pour toutes les tailles d’entreprises, malgré des hausses significatives des charges de personnel et des impôts à la production. Les PME et les grandes entreprises enregistrent les hausses d’EBE les plus marquées (+ 4,6 % et + 4,3 %, contre 2,2 % pour les ETI).

La croissance des charges de personnel accélère pour la deuxième année consécutive (+ 3,8 %, après 2,7 % en 2016 et 1,6 % en 2015), ce qui est cohérent avec le dynamisme de l’emploi salarié observé par l’Insee.

Les impôts à la production progressent de 3,5 % en 2017. Cette hausse reflète en particulier l’impact de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), elle-même liée à l’accélération de l’activité économique des firmes.

Le taux de marge reste inférieur aux niveaux d’avant-crise

Au total, le taux de marge, qui est mesuré ici par le rapport de l’EBE sur la valeur ajoutée, atteint 24,2 %, en hausse tendancielle depuis 2012. Il reste toutefois inférieur aux niveaux d’avant-crise (26,4 % en moyenne sur la période 2005-2007). Cela reflète en particulier la hausse du poids des charges de personnel dans la valeur ajoutée (68,8 % en 2017 contre 65,4 % en moyenne sur 2005-2007).

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Mise à jour le 25 Juillet 2024