Bulletin de la Banque de France

La numérisation des paiements : une tendance de fond en France et en Europe

Mise en ligne le 13 Décembre 2024
Auteurs : Sophie Allain des Beauvais, Louis-Alexandre Bayol, Clément Bourgeois, Isabelle Maranghi, Adrien Mocek, Isabelle Valdès-Curien

Bulletin n°255, article 4. Le volume des paiements scripturaux (c’est-à-dire hors espèces) continue de progresser sous l’impulsion de la numérisation de l’économie et de l’intérêt toujours croissant des utilisateurs pour les moyens de paiement innovants. Ces derniers sont ceux qui se développent le plus rapidement, à l’image du paiement mobile par carte et du virement instantané. Pour le moment, la carte est l’instrument qui bénéficie le plus de cette numérisation, ce qui conforte son statut de moyen de paiement préféré des Français. Toutefois, le virement instantané pourrait accélérer son développement dans les prochaines années, poussé par des facteurs réglementaires et de nouvelles offres, comme la solution Wero qui permet de réaliser des virements instantanés dans certains pays européens. À l’inverse, l’utilisation des espèces et du chèque tend logiquement à décroître.

Image Bulletin BDF 255/4
Part des principaux moyens de paiement scripturaux en France

1 La majorité des opérations est réalisée par carte, mais les montants élevés sont principalement échangés par virement 


En 2023, 31,1 milliards de paiements ont été effectués en France en utilisant des moyens de paiement scripturaux (+ 5,4 % par rapport à 2022), ce qui représente un total de 34 222 milliards d’euros échangés (soit plus de 12 fois le PIB français). Le nombre de transactions scripturales a ainsi augmenté de 70 % en dix ans (18,2 milliards de transactions pour un montant de 26 110 milliards d’euros en 2013). 

La carte bancaire constitue de loin le moyen de paiement qui a le plus bénéficié de cet essor grâce à la diversité de ses usages, en magasin, à distance, comme sur mobile : elle représente dorénavant 61 % des paiements scripturaux, contre 43 % en 2013 (cf.  graphique 1). Apparue en 2012 avec un plafond associé de 20 euros, relevé successivement à 30, puis à 50 euros, la fonctionnalité « sans contact » a concerné en 2023 (cf. graphique 3 infra) presque sept paiements sur dix réalisés au point de vente. En particulier, le paiement par carte avec un appareil mobile a continué de progresser à un rythme élevé (+ 137 % en 2022 et + 90 % en 2023), et représente désormais environ 10 % des paiements par carte de proximité. Enfin, le développement de la technologie dite de « PIN online » pourrait continuer de dynamiser les paiements sans contact en permettant d’effectuer des transactions au-delà de 50 euros après saisie d’un code sur le terminal de paiement, sans insertion de la carte.

La carte est prépondérante en nombre de transactions (cf. graphique 2), car elle sert principalement à effectuer les paiements de faible montant du quotidien (41 euros en moyenne, cf. graphique 4 infra) tandis que le virement est, quant à lui, largement utilisé dans le cadre des transactions de montants plus élevés : il a représenté près de 90 % des montants échangés en 2023.

En nombre de transactions, la part des virements reste stable dans le temps et s’établit à environ 16 % des paiements depuis 2006. Cette proportion pourrait toutefois être amenée à évoluer sous l’impulsion du règlement européen sur les virements instantanés qui vise à généraliser leur utilisation. Ils ont progressé de 84 % en 2023, même s’ils ne représentent encore que 6,4 % du nombre de virements. Ce moyen de paiement,…
 

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Mise à jour le 13 Décembre 2024