Bulletin de la Banque de France

En 2023, les assureurs et fonds de pension se sont adaptés au nouvel environnement de taux

Mise en ligne le 13 Septembre 2024
Auteurs : Frédéric Ahado, Laure Chantrelle, Alexandre Chevallier, Pierre Bui Quang, Laure Desseaux

Bulletin n°254, article 1. À la suite de la remontée des taux entamée en 2022 et qui s’est poursuivie pendant les trois premiers trimestres de l’année 2023, les assureurs et fonds de pension français ont davantage investi en 2023 dans des actifs « de taux », au travers d’organismes de placement collectif (OPC) monétaires et obligataires, et de certaines catégories de titres de dette.

La gestion des assureurs a cherché à garantir un haut niveau de liquidité des actifs tout en lissant des variations de marché. Ainsi, le taux de revalorisation servi aux assurés sur les contrats d’assurance-vie en euros a significativement augmenté grâce à l’utilisation de la provision pour participation aux bénéfices. Cela a permis d’arrêter dès le premier semestre 2024 la progression des rachats par les épargnants observée en 2023. 
 

Image Bulletin n°254/1
Structure des placements des assureurs et fonds de pension français, à fin 2022 et 2023

1 Les assureurs et fonds de pension ont réinvesti dans les produits de taux en 2023

En 2023, les placements des assureurs et fonds de pension ont repris un tiers de la valeur perdue en 2022

Fin 2023, le montant des placements des assureurs et fonds de pension français s’élevait à 2848 milliards d’euros, dont 78,0 % correspondaient à des assureurs vie et 15,6 % à des assureurs non-vie. La part des fonds de pension quant à elle est restée limitée malgré l’agrément d’un nouvel organisme en 2023, à 6,4 % en 2023, après 6,3 % en 2022.

L’encours de ces placements est en hausse de + 4,8 % (soit + 132 milliards d’euros) par rapport à 2022. Cela s’explique avant tout – pour 100 milliards – par des effets de valorisation positifs sur l’ensemble des catégories d’instruments du portefeuille, qui ont permis d’effacer environ 30 % des fortes dévalorisations constatées en 2022 (– 342 milliards). Le portefeuille obligataire a été revalorisé de 4,3 % (+ 56 milliards), grâce à la baisse des taux d’intérêt survenue en fin d’année qui a permis notamment au taux de l’OAT 10 ans de clore l’année en baisse de 55 points de base par rapport à fin 2022. Les parts d’organismes de placement collectif (OPC) non monétaires ont également enregistré des revalorisations positives de 5 % sur l’année (+ 38 milliards), en lien avec l’évolution des indices boursiers (le CAC 40 a ainsi enregistré une progression de 16,5 %).

Les flux nets de placement en titres ont été plus contrastés. Dans l’ensemble, malgré la hausse des rachats des contrats d’assurance vie par les épargnants (cf. section 2), les assureurs et fonds de pension ont procédé à des acquisitions nettes de 16 milliards d’euros sur l’année. Ce montant net résulte de dynamiques différentes : alors que les acquisitions nettes de parts d’OPC monétaires se sont élevées à 24 milliards d’euros, les actions et participations ont fait l’objet de ventes nettes pour 9 milliards.

Dans le nouvel environnement de taux, les assureurs et fonds de pension ont réorienté leurs investissements vers les produits de taux

Avec la hausse des taux d’intérêt entamée en 2022, les assureurs et fonds de pension ont accru leurs investissements en produits de taux (titres de dette, OPC monétaires et obligataires), et ont diminué ceux en produits de fonds propres et immobilier financier (actions et OPC non monétaires sauf OPC obligataires).

Dans le cas…
 

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Mise à jour le 13 Septembre 2024