Les comptes distributionnels de patrimoine des ménages décrivent la répartition du patrimoine entre les ménages. Ils visent à appréhender de façon plus réaliste les différences de niveaux de vie (Stiglitz et al., 2009) tout en restant dans le cadre de la comptabilité nationale. La première diffusion en 2024 de séries statistiques de comptes distributionnels des ménages par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque de France répond à l’un des objectifs de la phase III de l’initiative du G20 sur les lacunes en matière de données (G20 Data Gaps Initiative), objectifs que doivent mettre en œuvre les pays du G20 d’ici à 2027 (cf. annexe 1).
Au niveau européen, les comptes distributionnels de patrimoine des ménages en France sont élaborés suivant une méthodologie commune développée par le Système européen de banques centrales (SEBC) et détaillée par la BCE dans la note méthodologique « Experimental Distributionnal Wealth Accounts (DWA) for the household sector ». L’élaboration de ces comptes distributionnels s’appuie sur la déclinaison européenne de l’enquête Histoire de Vie et Patrimoine menée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) tous les trois ans. Les distributions déclaratives des différents patrimoines (financier, professionnel, immobilier et dettes) de l’enquête sont ensuite retraitées et complétées, puis réconciliées avec les données de la comptabilité nationale.
Les séries publiées doivent être considérées comme expérimentales, dans la mesure où des évolutions peuvent encore être ultérieurement apportées à la méthodologie, en particulier en matière de recours à des données non- déclaratives (Bloch et al., 2022). Ces futures évolutions méthodologiques viseront à renforcer la robustesse des statistiques distributionnelles, en particulier sur le haut de la distribution (par exemple sur les 1 % les plus riches ou même au-delà). Enfin, les données depuis le premier trimestre 2021 (la dernière enquête, dite « Vague 2021 », s’est déroulée entre septembre 2020 et mars 2021) sont extrapolées (et donc plus fragiles) et sont susceptibles d’être révisées quand des données d’enquête plus récentes seront disponibles.
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