Document de travail n°936. Comment une banque centrale peut-elle éviter de perdre le contrôle des anticipations d'inflation face à un fort choc d’offre ? Sous hypothèse d’anticipations rationnelles, respecter le principe de Taylor – augmenter le taux d’intérêt d’au moins autant que l’inflation – empêche une inflation auto-réalisatrice et définit une politique monétaire active. Nous réétudions cette question sous l’hypothèse d’anticipations à horizon de planification fini et d’apprentissage sur le long terme. Nous obtenons trois résultats. Lorsque la politique monétaire suit une règle de Taylor, le principe de Taylor empêche non pas une inflation auto-réalisatrice mais une spirale hyper-inflationniste, sauf pour des horizons de planification irréalistiquement longs. Sans se restreindre à une règle de Taylor, nous caractérisons plus généralement les trajectoires de taux empêchant les spirales hyper-inflationnistes, comme une augmentation suffisante d’une somme pondérée des taux d'intérêt présents et futurs. Les poids des taux d’intérêt augmentent tout d'abord, puis diminuent avec l'horizon, ce qui signifie qu’une réaction initiale trop lente nécessite des hausses plus importantes par la suite et par conséquent une plus forte baisse de l’activité. Cependant, une hausse graduelle des taux peut s’avérer optimale car elle permet de lisser le coût pour l’activité.