J’avais souhaité dès notre baisse de septembre que nous gardions toutes nos options pour nos réunions suivantes, y compris celle d’octobre. Je salue donc une décision unanime autour de Christine Lagarde, en totale cohérence avec notre analyse des données économiques.
Sur l’inflation, sa baisse à 1,7 % en septembre est encore plus marquée qu’attendu. Les prévisions de marché restent aujourd’hui sensiblement inférieures à notre projection de septembre; et après peut- être quelques remontées mensuelles temporaires, nous devrions atteindre notre objectif de 2 % plus tôt que prévu dans l’année 2025. Nous devons d’autant plus être fidèles à notre mandat, et à sa symétrie autour de cet objectif: le risque de manquer durablement notre cible par le bas existe désormais autant que celui de la dépasser.
Sur l’activité , l’économie européenne connaît un atterrissage en douceur, sans récession, mais sans « redécollage » net encore en vue à ce stade. Ce défi de la croissance européenne renvoie d’abord à l’impératif de réformes durables du côté de l’offre, selon les propositions des rapports Draghi et Letta. Mais conjoncturellement, la modération persistante de l’investissement et de la consommation privés, avec en particulier la remontée récente des taux d’épargne des ménages , justifie cette nouvelle baisse des taux d’intérêt, dès lors que les progrès de la désinflation sont assurés .
Ce n’est pas la première baisse des taux, et ce ne sera pas la dernière. Pour l’avenir, nous avons redit clairement que nous déciderions en nous fondant sur les données – au-delà de la volatilité des prochains chiffres mensuels, et en incluant des indicateurs avancés et nos prévisions. En d’autres termes : la direction est à mes yeux claire – nous devrions continuer à réduire de façon appropriée le caractère restrictif de notre politique monétaire. Mais le rythme doit être celui d’un pragmatisme agile: dans un environnement international très incertain, nous conservons une totale optionalité pour nos prochaines réunions.