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Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ?

Le taux d’intérêt est souvent défini comme « le prix de l’argent ». Il rémunère le prêteur pour un service rendu : permettre à un emprunteur d’utiliser aujourd’hui une somme qu’il ne possède pas encore. C’est donc à la fois un coût pour l’emprunteur, et un revenu pour le prêteur.

Un taux d’intérêt, des taux d’intérêt ? 

En réalité, il existe une multitude de taux d’intérêt : taux nominal, taux réel, taux effectif global, taux directeurs… Tous influencent les décisions d’épargne, d’investissement, de consommation ou d’endettement.

Si les taux sont bas, les ménages peuvent plus facilement contracter un crédit et consommer. À l’inverse, des taux élevés limitent l’octroi de crédit et freinent les investissements.

Comment sont-ils fixés ? 

Le niveau des taux d’intérêt dépend de plusieurs éléments :

• Le coût de la ressource : les banques prêtent de l’argent qu’elles ont collecté auprès de l’épargne de leurs clients, en empruntant sur les marchés financiers ou en accédant aux liquidités de la banque centrale
• Le risque de non-remboursement : plus l’emprunteur est jugé risqué, plus le taux appliqué sera élevé
• Les frais : gestion du dossier, frais de fonctionnement, marges commerciales…

Tous ces éléments sont agrégés dans un indicateur clef : le TAEG (taux annuel effectif global), qui reflète le coût réel d’un crédit.

Qui décide des taux ?

La Banque centrale européenne (BCE) fixe les taux directeurs pour la zone euro. Ils influencent ensuite les taux des banques commerciales appliqués aux ménages et entreprises.

Il existe trois taux directeurs :

• Le taux des opérations principales de refinancement : chaque semaine, les banques commerciales peuvent emprunter de l’argent à un taux connu à l’avance, contre remise d’actifs (ce qu’on appelle le « collatéral »)
• Le taux de la facilité de prêt marginal : le taux pour un emprunt d’une durée de 24h, utilisé en cas de besoin urgent de liquidités pour une banque
• Le taux de facilité de dépôt s’applique, au contraire, lorsque les banques ont trop de liquidités : dans ce cas, le taux est la rémunération de l’excédent de liquidités déposé à la banque centrale. 

Qui fait quoi ? BCE, Banque de France, banques commerciales

La Banque centrale européenne (BCE) décide de la politique monétaire pour les 20 pays de la zone euro en fixant les taux directeurs.

La Banque de France, comme les autres banques centrales nationales, applique cette politique au niveau national et surveille le système bancaire.

Les banques commerciales se fournissent en liquidités auprès de la BCE ou sur les marchés, puis le prêtent à leurs clients. Ce sont elles qui fixent les taux des crédits ou des livrets.

Pourquoi les taux ont-ils été si bas, voire négatifs ? 

Entre 2014 et 2022, la BCE a mené une politique accommodante (taux proches de 0 %, voire négatifs) pour faire face aux crises successives et au risque de déflation, autrement dit d’une baisse durable des prix, qui est extrêmement dommageable pour l’économie. L’objectif était d’inciter les banques à prêter aux ménages et aux entreprises, afin de relancer l’économie. En parallèle, elle a racheté massivement des obligations (quantitative easing) pour faire baisser les taux d’intérêt à long terme.

Vers un retour à la normale ?

En 2022, à la suite de la guerre en Ukraine ayant créé une forte augmentation des prix de l’énergie, de la perturbation des chaines d’approvisionnement mondiales liée au Covid, ou encore des tensions sur le marché du travail, l’inflation est repartie à la hausse. La BCE a donc relevé ses taux directeurs afin d’éviter une spirale continue de forte hausse des prix.

Depuis mi-2024, l’inflation est mieux maîtrisée et les taux redescendent progressivement : le taux de dépôt de la BCE est ainsi passé de 4 % en septembre 2023 à 2,5 % aujourd’hui, la baisse ayant été amorcée en juin 2024.

L’inflation attendue pour 2025 est de 1,3 %, soit un peu en-dessous de la cible de 2 % visée par la Banque de France et l’Eurosystème.