Communication sur les comptes et le rapport d'activité 2024

La Banque de France fait état d’une perte de 7,7 Mds€, après reprise du Fonds pour Risques Généraux à hauteur de 10,1 Mds€. Cette somme sera affectée en report à nouveau pour être absorbée par les bénéfices futurs. La situation nette de la Banque de France reste solide et fortement positive à plus de 202,7 Mds €. Les pertes devraient se réduire significativement en 2025.

Mise en ligne le 19 Mars 2025

Paris, le 19 mars 2025

Comptes de l'exercice 2024

La normalisation monétaire initiée en 2022 avec le relèvement des taux directeurs en vue de lutter contre l’inflation élevée se traduit par une forte diminution des revenus de politique monétaire. Cette situation est observable chez toutes les banques centrales, au sein et en dehors de l’Eurosystème, ayant conduit des politiques monétaires non conventionnelles. En effet, dans le cadre des programmes d’achat d’actifs, les titres, acquis à des taux fixes bas – voire négatifs – sur des échéances longues, ont pour contrepartie au passif des dépôts bancaires qui sont rémunérés au taux de la facilité de dépôt, constituant des charges pour les banques centrales. Malgré la baisse amorcée des taux directeurs sur le second semestre 2024, le taux de la facilité de dépôt a atteint en moyenne 3,7 % sur l’exercice 2024 (contre 3,3 % en 2023) conduisant à des charges largement supérieures aux revenus générés par les actifs de politique monétaire. 

Ainsi, les revenus monétaires nets sont restés fortement déficitaires en 2024 à un montant comparable à celui de 2023 : – 15,3 Mds€ contre – 14,9 Mds€ en 2023. En effet, les charges liées à la rémunération des excédents de liquidité au taux de la facilité de dépôt sont restées élevées en 2024 en dépit de l’amorce de baisse des taux et de la résorption de l’excédent de liquidité au sein de l’Eurosystème (- 700 Mds€ sur l’exercice 2024). En parallèle, l’arrivée à maturité en 2024 de titres achetés lors des programmes d’achats et des prêts octroyés à long terme aux établissements de crédit explique la contraction du bilan de près de 81 Mds €. 

Ce niveau de pertes monétaires correspond à un pic. En effet, la situation d’asymétrie entre le coût des ressources et le rendement des actifs se résorbe graduellement à compter de 2025, avec la réduction des taux d’intérêt associés aux ressources, la tombée progressive des actifs assortis d’un faible rendement, et la poursuite de la contraction des volumes considérés. Ce mécanisme se traduit également par des pertes significatives pour la plupart des banques centrales dans les pays avancés, dont la Banque Centrale Européenne (-7,9 Mds€) et la Bundesbank (-19,2 Mds€) en 2024. 

Par ailleurs, les revenus des actifs détenus pour compte propre ont diminué de 5,4 Mds€. Cette évolution s’explique essentiellement par une base de comparaison moins favorable liée au caractère non reconductible des opérations de cession d’actifs en dollars américains effectuées en 2023 ayant généré un résultat de 4 Mds€. Cette évolution est complétée par ailleurs par la hausse du coût de financement des actifs pour compte propre en lien avec le niveau moyen supérieur des taux directeurs en 2024 par rapport à l’année précédente. 

Les dépenses nettes des activités sont restées maîtrisées, et inférieures au plafond de 912M€ fixé dans le cadre du plan stratégique : elles se sont inscrites en baisse à 888 M€ (contre 895 M€ en 2023). 

Après couverture de ces charges, le résultat ordinaire avant impôt atteint - 17,9 Mds€. Il est couvert par une reprise sur le Fonds pour Risques généraux (FRG) à hauteur de 10,1 Mds€. Au total, le résultat net s’élève à – 7,7 Mds€ et fait l’objet d’un report à nouveau qui sera soldé par les bénéfices futurs. 

La Banque de France conserve, à fin 2024, une situation financière suffisamment solide pour ne pas avoir à solliciter de recapitalisation auprès de l’État actionnaire. Après prise en compte de la perte de l’exercice 2024, sa situation nette – constituée des capitaux propres et des plus-values latentes sur les actifs détenus – s’établit à 202,7 Mds€. Elle a progressé de 32,9 Mds€ sur un an, sous l’effet de la hausse en 2024 de la valeur des actifs en or et en devises.

 

À propos de la Banque de France

Institution indépendante, la Banque de France a trois grandes missions : la stratégie monétaire, la stabilité financière, les services à l’économie. Elle contribue à définir la politique monétaire de la zone euro et la met en œuvre en France; elle contrôle banques et assurances et veille à la maîtrise des risques ; elle propose de nombreux services aux entreprises et aux particuliers.
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Mise à jour le 20 Mars 2025