Nos difficultés nationales ont en effet été fortement amplifiées par le basculement de la nouvelle administration américaine. L’ordre international et les alliances sont bouleversés ; le commerce mutuellement gagnant et la croissance mondiale sont attaqués. Les Américains eux-mêmes, mais aussi le monde, semblent frappés de sidération.
Cette Lettre est cependant un appel résolu, pour la France et l’Europe, à dépasser la tétanie. Un appel à élever aujourd’hui notre niveau de jeu et élargir l’horizon, au-delà des polémiques de l’instant. À agir, et agir plus loin et plus unis. De cette mobilisation générale, nous avons les moyens, à condition que nous en ayons fermement la volonté.
Face à l’imprévisible, il y a néanmoins un repère sûr : la victoire quasi assurée contre l’inflation, revenue nettement en dessous de 2 % en France et proche de cet objectif en zone euro. Elle a déjà permis une diminution significative de nos taux d’intérêt. Elle soutient par ailleurs le pouvoir d’achat des salaires. Les menaces actuelles pèsent peu sur notre inflation, mais davantage à la baisse sur une croissance française déjà ralentie ; la projection centrale de la Banque de France reste cependant celle d’une sortie de l’inflation sans récession, puis d’une reprise progressive de l’activité.