Le rôle de la Banque de France pendant la crise du Covid-19
La Banque de France agit d’abord au sein de l’Eurosystème, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et des banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro.
La Banque de France est activement mobilisée au sein de l’Eurosystème, dont le mandat est de maintenir la stabilité des prix en zone euro. L’Eurosystème fonctionne de manière collégiale et décentralisée : la Banque de France participe à la prise des décisions et les met en œuvre.
En réaction à la crise sanitaire, l’Eurosystème a pris des décisions fortes et rapides pour soutenir le financement de l’économie
- Tout d’abord pour les acteurs économiques (ménages, entreprises) qui se financent auprès des banques, des fournitures de liquidités aux banques de la zone euro qui pourront aller jusqu’à 3 000 milliards d’euros en 2020. Pourquoi aider les banques ? En soutenant la liquidité des banques, on soutient leurs clients, c’est-à-dire tous ceux ont besoin d’obtenir des crédits auprès des banques : les ménages, et les entreprises, notamment les PME et les TPE, qui peuvent avoir des besoins urgents de trésorerie à combler. On évite ainsi des faillites et des licenciements.
- Ensuite, pour les acteurs qui se financent via les marchés financiers (États ou grandes entreprises) ; des achats de titres de dette à hauteur de 1 000 milliards d’euros en 2020. Comment est-ce que cela fonctionne ? En achetant les titres de dette, l’Eurosystème prévient le risque d’une hausse des taux d’intérêt de long terme liée à la charge exceptionnelle de la crise sanitaire. Les États peuvent par exemple mettre en œuvre plus de moyens budgétaires pour lutter contre l’épidémie.
Les équipes de la Banque de France déploient au niveau national ces programmes décidés collégialement par l’Eurosystème.
Dans le cadre de ses missions de services à l’économie, la Banque de France soutient le bon financement des entreprises et les ménages fragiles
Elle agit d’abord dans le cadre de la Médiation du crédit : ce dispositif public vient en aide depuis 2008 à toute entreprise qui rencontre des difficultés avec un ou plusieurs établissements financiers (banques, crédit bailleurs, sociétés d’affacturage, assureurs-crédit, etc.). La Médiation du crédit est présente sur l’ensemble du territoire, grâce à l’action de 105 médiateurs du crédit qui sont les directeurs de la Banque de France en métropole et les directeurs des instituts d’émission en Outre-mer. C’est un dispositif gratuit et efficace. Le médiateur du crédit peut être saisi par mail. Il vous recontacte dans les 48 heures suivant la saisine.
Elle surveille également les délais de paiement inter-entreprises. Le comité de crise mis en place par la Banque de France et le ministère de l’Économie, veille au respect de cette règle indispensable à la survie de certaines entreprises.
La Banque de France, en tant que garante de la stabilité du système financier, veille à la solidité du secteur bancaire, qui est essentielle au financement de nombreuses entreprises en France, surtout les plus petites. Dans ce cadre, certaines exigences règlementaires pesant sur les banques ont été relâchées, afin que celles-ci optimisent leurs capacités à financer les entreprises. Nous pouvons le faire car la solidité financière des banques a été considérablement renforcée au cours des 10 dernières années. Nous avons retenu les leçons de la crise de 2008 et aujourd’hui la crise n’est pas de nature bancaire dans son origine.
La Banque de France continue d’apporter son aide aux ménages les plus fragiles. Bien qu’elle n’accueille plus de public à ses guichets, ses dispositifs ont été adaptés pour assurer ses missions au service des particuliers dans les meilleures conditions.
Nous mettons tout en œuvre, avec l’ensemble des partenaires concernés, pour apporter aux situations de surendettement une solution dans les meilleurs délais, tant pour les dossiers en cours que pour les demandes à venir. Toutes les questions peuvent être posées par internet et il y sera répondu dès que possible.
En tant que gardienne de la monnaie, elle assure le bon fonctionnement des paiements en période de crise.
Toutes les dispositions ont été prises pour qu’il ne résulte aucune conséquence de cette situation inédite pour les Français dans l’accès aux espèces. Un groupe de robustesse piloté par la Banque de France et associant tous les acteurs de la filière est en place pour veiller à l’alimentation des points de distribution d’espèces sur tout le territoire.
La cellule en charge d’assurer la continuité de l’activité fiduciaire en cas de crise n’a observé aucune hausse particulière des retraits auprès des 53 000 distributeurs automatiques de billets implantés en France métropolitaine, mais reste néanmoins vigilante et suit très attentivement l’évolution des retraits d’espèces.
D’après les études disponibles, les billets de banque ne comportent pas de risque de propagation du virus. Il faut bien sûr continuer à appliquer les gestes barrière et se laver les mains fréquemment.
2020 : une année atypique pour le surendettement
En 2020, moins de 109 000 dossiers de surendettement ont été déposés auprès des commissions de surendettement de France métropolitaine, soit une baisse de 24 % par rapport à 2019. Si la diminution du nombre de dossiers déposés est une tendance constatée depuis plusieurs années (– 9 % par an en moyenne entre 2014 et 2019), celle enregistrée l’an passé est exceptionnelle par son ampleur.
Cette baisse exceptionnelle s’explique avant tout par les effets du confinement des mois de mars, avril et début mai. Comme le montrent les évolutions infra-annuelles (cf. graphique), la baisse a été particulièrement prononcée lors du premier confinement. Durant cette période – comme tout au long de l’année – la Banque de France a toujours maintenu la possibilité de déposer un dossier de surendettement. Cependant, les particuliers ont pu rencontrer des difficultés matérielles dans leurs démarches pour préparer leurs dossiers.