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4e édition du Printemps des start-up – propos introductif
Intervenant
Denis Beau, Premier sous-gouverneur de la Banque de France
Mise en ligne le 21 Mars 2024
Banque de France – Paris, 20 mars 2024
Discours introductif de Denis Beau, premier sous-gouverneur
Bonjour et bienvenue à la Banque de France !
Nous sommes très heureux de vous accueillir pour cette 4ième édition du Printemps des Start-up, qui se déroule pour la première fois cette année à la Banque de France, après la Station F en 2021 et 2023 et Citéco en 2022. (Citéco, c’est-à-dire Cité de l’Économie, qui est une ancienne succursale de la Banque de France transformée en musée que je vous encourage à visiter).
Je remercie Emilie Quema, Directrice des Entreprises, et Maurice Oms, Correspondant national start-up, pour l’organisation de cette 4ième édition du Printemps des start-up, qui réunit les partenaires de l’écosystème Tech et nos experts autour de l’innovation.
Le Printemps des start-up s’inscrit dans le cadre de la convention annuelle des Correspondants start-up de la Banque de France qui sont réunis ici aujourd’hui, que je salue et que je remercie pour leur action auprès des start-up sur l’ensemble du territoire. J’ai eu moi-même l’occasion, lors de mes déplacements en région, d’entendre les témoignages de nombreux dirigeants de start-up, des témoignages positifs sur l’intérêt pour eux de disposer pour les accompagner d’analystes de la Banque de France formés aux spécificités de leurs entreprises. Je laisserai le soin à Maurice Oms de préciser le cadre de leurs actions.
La Banque de France est une maison qui a fêté ses 224 ans cette année. Je ne résisterai pas à la tentation de souligner, devant un auditoire largement composé de représentants de la Tech, de start-up, de banques et financeurs, que la Banque de France est également engagée dans une politique d’innovation ambitieuse.
Avant cela, je voudrais rappeler que 2023 a marqué pour les start-up, la fin d’un cycle de croissance ininterrompu des levées de fonds. Ce contexte moins favorable sur le plan financier était perceptible dès l’été 2022 et a concerné l’ensemble des zones économiques.
En France, il s’est traduit par une contraction des fonds levés de l’ordre de 40%. Une contraction de cette nature aurait eu des conséquences très adverses dans n’importe quel secteur de l’économie traditionnelle. Mais le secteur de la Tech s’est montré résilient, avec même une croissance de ses emplois. C’est pourquoi nous nous réjouissons de réunir ici des représentants de cet écosystème et ce sera très intéressant de les entendre sur les évolutions de la Tech en 2024 lors de la première partie des tables rondes.
Concernant notre propre politique d’innovations, j’ai dit il y a quelques instants qu’elle est ambitieuse et je voudrais, sans trop dévoiler les sujets à venir lors de la seconde partie des tables rondes, l’illustrer en citant quelques exemples sans prétendre, loin s’en faut, à l’exhaustivité :
• La BDF a été, en 2018, la première banque centrale à utiliser la blockchain dans le but de faciliter la gestion des identifiants Créancier SEPA à travers une blockchain privée
• Elle a lancé dès 2020, un programme important d'expérimentations sur la MNBC interbancaire qui se poursuit actuellement sous l’égide de la BCE
• Elle a été classée par 21 ONG indépendantes première banque centrale engagée dans la transition climatique. Nous avons créé à Paris le NGFS (excusez l’acronyme : Network for Greening the Financial System) visant à intégrer les risques climatiques dans la supervision des banques et assurances
• Elle explore les possibles apports des nouvelles technologies, comme l’IA générative, dans la conduite de ses métiers, et vient de mener avec les équipes de son Lab et de l’ACPR son 3ème Tech Sprint pour explorer le potentiel des grands modèles de langage pour ses activités de supervision des banques et des assurances
• Elle innove et investit en Auvergne dans un pôle de production de billets (papeterie et imprimerie) qui sera, dès 2026, le plus moderne, efficace, et écologique d’Europe
• Elle teste actuellement, pour le mettre gratuitement à la disposition des entreprises, progressivement à partir de 2025, un « indicateur climat », qui mesurera l’exposition des entreprises aux risques climatiques et leur permettra d’évaluer leur trajectoire de transition par rapport à celle attendue dans leur secteur d’activité
La Banque de France est donc elle-même une banque centrale innovante. Mais elle est aussi une institution engagée au service de l’innovation et des innovateurs. Nous déployons pour cela trois dispositifs spécifiques pour les start-up portés par trois de nos directions Générales.
• Le premier, c’est le Pôle Fintech de l’ACPR. En 2016, la Banque de France a souhaité faciliter l’intégration des innovations et des nouvelles technologies dans le secteur financier et ouvert pour cela le pôle Fintech. Ce pôle, basé à Paris, s’inscrit dans une démarche d’ouverture en orientant les porteurs de projet innovant dans le champ de la régulation financière.
• Le deuxième c’est le Lab Banque de France, qui s’inscrit dans une démarche d’« open innovation » pour anticiper et accompagner les rapides mutations technologiques dans ses métiers.
• Le troisième c’est le réseau de Correspondants start-up. Créé en 2020 pour renforcer nos relations et les services que nous pouvons offrir à l’écosystème de l’innovation, nous l’avons déployé en 2020, dans tout le pays, en partenariat avec la French Tech. C’est un réseau sans équivalent dans les autres banques centrales.
Pour tenir compte des spécificités des start-up, la Banque de France a adapté son modèle de cotation pour ces start-up. En effet, les pertes récurrentes sont fréquentes en raison de leur modèle de développement, mais ne sont pas nécessairement révélatrices d’une situation financière compromise.
Parmi les 300 000 entreprises que cote la Banque annuellement, un peu moins de 1% sont des start-up. 2 200 start-up ont été cotées en 2023 et près de 40% ont fait l’objet d’un entretien de cotation visant à mieux appréhender la trajectoire de l’entreprise.
Les start-up que nous avons identifiées sont parmi les plus avancées de l’écosystème. Ces entreprises cotées représentent 30 Md€ de CA cumulé et près de 150 000 emplois.
Au-delà des chiffres, ces entreprises représentent des enjeux importants en termes d’innovations, d’emploi, de transition mais aussi de souveraineté.
C’est aussi pour ces raisons que la Banque de France s’intéresse aux Start-up. Mais je vais laisser maintenant le soin à Maurice Oms de présenter plus précisément le cadre de son action et d’ouvrir les tables rondes de cette 4ième édition. Je vous souhaite à toutes et tous un excellent Printemps des start-up !
Mise à jour le 25 Juillet 2024